Comprendre le système nerveux dans le cas du trauma: petit topo

Delphine Masset

2/11/20252 min read

Le système nerveux est quelque chose de sensible, réactif et dont l'absorption du stress ou des stimuli est beaucoup plus limitée que ce qu’on pourrait l’imaginer. Nous avons quasi tous déjà fait l’expérience de la sidération, de la dissociation ou du débordement émotionnel, qui sont toutes des réponses à une “surcharge” du système nerveux. Le trauma ou la “re-traumatisation” sont, eux-aussi, des expressions d’un système nerveux qui a dépassé sa capacité d'absorption des stimuli.

Sans rentrer dans les détails, il faut savoir que la découverte de Porges au sujet du fonctionnement du système nerveux, est que celui-ci permet non pas deux, mais trois réponses:

  • la réponse sympathique qui correspond à la réponse action/lutte/fuite

  • la réponse para-sympathique dorsale qui correspond à un état d'extinction et de repli

  • la réponse para-sympathique ventrale qui correspond à un état de bien-être et d’engagement social

Dans le cas du trauma, de la dissociation, sidération, engourdissement ou débordement, le système nerveux passera d’une réponse sympathique à, en raison de la “surchauffe”, une réponse para-sympathique dorsale, qui correspond à une baisse organisée du rythme cardiaque, de la respiration… pour se protéger. Cet état n’est pas un état de régulation, il correspond à une état de baisse de tension électrique ou, psychiquement, de déprime ou de dépression. En somme, c’est une réponse de figement induite, sans pour autant le désir de se reposer. Pour le dire encore autrement, c’est une petite “mise-à-mort”, au travers de la réponse de figement, pour sauver sa peau. Cette réponse nous vient de notre cerveau reptilien qui, depuis toujours, feint la mort pour ne pas être dévoré (à part les charognards, les prédateurs ne mangent pas les animaux morts). Idéalement, après une réponse de figement, notre organisme devrait trembler pour dégager l’excès de charge nerveuse, ce qui n’a plus lieu, à part chez certains enfants. Ce réflexe peut néanmoins se retrouver au travers de pratiques de TRE (Tension Release Exercice).

Comme on le voit sur le schéma ci-dessus, selon l’intensité de la stimulation du système nerveux sympathique (réponse d’action, lutte, fuite), nous pouvons tous dépasser notre fenêtre de tolérance (délimitée par la ligne horizontale), pour switcher sur la réponse dorsale (inaction ou débordement) du système nerveux parasympathique. Souvent ce switch a un coût: le retour “à la normale” demandera du temps et/ou du soutien et/ou de l’auto-régulation.

La réponse de dissociation, sidération ou débordement pourra dépendre du sujet mais aussi des stratégies héritées culturellement ou au travers d’expériences passées.

Selon les stimuli et l’accumulation de stress, nous pouvons tous réagir par une réponse d’immobilisation (la sidération étant plus l’immobilisation du corps, la dissociation l’insensibilisation du corps) ou de débordement.